DE VISA, RÉSIDENCE, CHANCE ET BEAUCOUP DE PERSÉVÉRANCE

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J’ai mis plusieurs jours à me remettre de mes aventures rocambolesques survenues il y a quelques semaines. Je comptais les raconter sur le blog tellement je n’en revenais pas, et puis, comme souvent, si je ne le fait pas à chaud, c’est passé. Mais ce qui m’est arrivé par la suite et tout au long de ma procédure de demande de résidence en République Dominicaine mérite que je vous raconte mes démêlés avec l’administration française… et dominicaine.
Vous allez être surpris.

La demande de résidence, toute une aventure

Alors voilà, passionnée par ce pays et avec la ferme intention de tenter de m’y installer, « jusqu’à ce que je j’en ai marre » comme je réponds désormais aux gens qui me demandent pour combien de temps, j’ai initié depuis la France les démarches pour obtenir la résidence dominicaine.
Le dossier à monter était quelque peu complexe, mais surtout, tous les dominicains ou résidents que j’y connaissais m’en ont dissuadée dès que j’ai commencé à parler de résidence. Inutile, trop long, trop compliqué, trop cher ; il semblerait que 95% des étrangers qui vivent en République Dominicaine n’aient jamais fait les démarches, le pays étant apparemment extrêmement peu regardant sur la légalité de ses résidents.

Grille 2016 des pénalités « multa » à la douane

On vient en touriste, et « si l’on dépasse les 30 jours autorisés (90 auparavant, passés à 30 depuis peu) on n’aura qu’à payer la multa (contravention) en sortant du pays ». Si l’on décide de vraiment rester et régulariser sa situation, l’on prend un avocat qui s’occupe de ça moyennant finances bien sûr. La « multa » va de quelques dizaines à quelques centaines d’euros selon la durée de dépassement du séjour autorisé lorsqu’on passe la frontière. Pour dire à quel point c’est simple, quand n’importe quel immigré illégal verse des gouttes de sueur froides en passant la frontière dans nos pays, ici, on présente son passeport avec le tampon de la douane expiré à l’officier, qui le regarde et vous dirige vers le bureau d’à côté pour que vous vous amendiez de la pénalité, il parait même que c’est négociable. Voilà, c’est fini. À la prochaine.

Types de visa de résidence

Imaginez donc la bête rare qui s’obstine à vouloir entrer dans le pays avec un visa de résidence, qui plus est, n’est délivré comme de coutume que dans certains cas précis : mariage avec un(e) dominicain, droit au rapprochement familial, emploi, investissement dans le pays, etc.
C’est que les choses changent. Lorsque jusqu’ici l’administration était laxiste sur le sujet, le nouveau gouvernement vient de passer une loi qui oblige les résidents à légaliser leur situation avant le 17 juin 2015. Beaucoup pensent que cette mesure vise indirectement les nombreux haïtiens qui servent de main d’œuvre bon marché (pour ne pas parler d’esclavage moderne) depuis des lustres et qui commencent aujourd’hui à déranger.
Ça vous rappelle quelques chose ?
Bref, la petite française ne sera pas mise à la porte, encore moins expulsée du pays m’assure-t-on.
Car il y a ici quantité de français (pour ne parler que de mes compatriotes) qui travaillent, ont des affaires sans n’avoir jamais régularisé leur situation, et tout le monde s’en fout.
 
La prévoyance -parfois poussée jusqu’à l’extrême- étant l’un de mes traits de caractère, je persiste à penser que j’ai tout intérêt à faire les choses dans la légalité, ne serait-ce que parce que si je veux travailler pour une entreprise dominicaine, l’obtention de la résidence et de la « cédula » (sorte de carte d’identité) seront une condition nécessaire. Après maintes recherches, appels, mails, je découvre comment obtenir le visa de résidence. Mon profil est rassurant, je n’ai pas d’antécédents judiciaires, mon parcours professionnel et mes projets peuvent intéresser le pays, qui m’ouvre donc ses portes.
Passeport et Visa de résidence Dominicain en main !
Passeport muni du visa de résidence dominicain en main !
Je présente donc le dossier complet au consulat de la République Dominicaine en France qui en toute bienveillance et après 15 jours de suspense m’autorise à poser mes valises dans le pays pendant 60 jours -au lieu des 30 prévus pour un touriste- durant lesquels je devrai initier les formalités pour solliciter la résidence temporaire.
Sauts de joie, remerciements au Consul et à la préposée aux visas, rêves d’un nouvel avenir dans ce pays qui me fascine tant.
Le ton est donné lorsque cette charmante dame et même le Consul en personne
m’appellent sur mon portable pour me donner des nouvelles, m’annoncer la bonne nouvelle ou s’inquiéter de la santé de ma mère malade auprès de qui je reste 8 jours de plus en France, en attendant que son état s’améliore.
Humanité.
Dans l’urgence, j’ai fait des demandes d’actes de naissance et d’extraits de casier judiciaires en ligne auprès du Ministère des Affaires Étrangères à Nantes.
Acte de naissance apostillé
Acte de naissance apostillé

J’ai aussi découvert le sens du mot « apostille« , ce sceau appliqué par la cour d’appel du département chef-lieu d’émission d’un document officiel qui certifie à l’étranger qu’un document est légal, en vertu de la convention internationale de La Haye. De nombreux pays l’ont signée, si si !

L’édition de l’acte de naissance prenant une dizaine de jours, il faut attendre que le document original vous parvienne pour l’envoyer cette fois-ci au service de l’apostille (à Rennes dans la plupart des cas), formalité qui prendra à nouveau de 10 à 15 jours. Entre temps je serai déjà partie, et le service postal entre la France et la République Dominicaine met généralement de 15 à 20 jours, plus souvent un mois et demi, parfois l’éternité. On m’a assuré que les chances pour que je reçoive le colis que je me suis envoyée quelques semaines auparavant chez un ami à Saint Domingue n’arriverait pas complet, plus probablement pas du tout.
Mais Olympia est obstinée, persévérante. Olympia, contrairement à ce que l’on pourrait parfois penser, ne voit pas les choses au travers d’un filtre négatif, elle est bien au contraire munie d’un sens de l’optimisme aigu. Le défaitisme est une notion qu’elle déteste et qu’elle repousse jusqu’à sa dernière limite.
Dans l'avion, départ pour la Rep. Dominicaine
Départ pour la Rep. Dominicaine
Afin de mettre toutes les chances de mon côté, je lance donc plusieurs demandes en ligne en utilisant tous les cas de figure possibles pour que les documents apostillés me parviennent à temps en République Dominicaine. L’option répondre-au-mail-de-confirmation-en-suppliant-qu’on-l’envoie-directement-à-la-cour-d’appel-de-Rennes-accompagné-de-mon-mail-indiquant-l’adresse-d’un-ami-à-Saint-Domingue en est une. C’est aussi celle qui a le moins de probabilités d’aboutir. Tout semble automatisé, le Ministère gère des milliers de demandes mensuelles alors bon, si tout le monde fait cela on ne va pas s’en sortir.
Je quitte donc la France avec 8 jours de décalage sur la date prévue, et un visa qui ne court plus que pour 52 jours.
Mon premier mois en République Dominicaine sera en grande partie dédié à rassembler l’énorme quantité de documents que le service de migration exige pour déposer la demande, mais surtout à attendre tous les matins le petit message de ma mère qui me dit que rien n’est arrivé au courrier du jour, parmi la demi-douzaine de demandes qui doivent lui parvenir, qu’elle doit alors envoyer à Rennes, réceptionner et m’envoyer par un moyen ou un autre.
Les jours filent. Cette durée de 52 jours qui me paraissait très largement suffisante se raccourcit de jour en jour. Et pas de nouvelles.
A une quinzaine de jours de l’expiration de mon visa, prise de panique je passe des heures à tenter d’entrer en communication avec le service de migration de Saint Domingue, finis par connaître toutes les options de leur serveur vocal par cœur en vain, tente de trouver d’autres moyens, et finalement appelle la cour de Rennes avec l’infime espoir que quelqu’un puisse me dire si l’un de mes nombreux actes de naissance n’a jamais été réceptionné, traité et envoyé… correctement affranchi.
Chaque appel fait descendre le compteur de mes crédits Skype ; je passe des heures près de la borne wifi en espérant que lorsque quelqu’un décroche enfin, notre communication ne soit pas coupée au moment où l’on s’occupe de mon cas, ou que l’on ne se parle pas avec des voix d’extra-terrestres, risquant de m’entendre dire « je ne vous entends pas, rappelez svp ».
La veille, l’on m’a annoncé qu’un courrier avec mes actes de naissances était arrivé à l’ambassade de France à Saint Domingue (c’était l’une de mes multiples requêtes)… non apostillé. Désespoir. La cour aurait renvoyé la lettre à l’expéditeur pour insuffisance d’affranchissement…! pour avoir moi-même de nombreuses fois sous-affranchi des courriers qui sont pourtant toujours parvenus à leurs destinataires, j’avais du mal à le croire, et pourtant.
Au téléphone, je tombe sur l’agent de l’accueil qui apparemment est débordé et me répond sèchement « pas le temps Madame », je le supplie, lui explique que j’appelle depuis la République Dominicaine en espérant susciter en lui une envie de voyage, d’exotisme qui le tirerait l’espace de quelques instants de son guichet probablement illuminé par quelques néons glauques. Il finit par céder, me demande de lui donner mon nom. « PANAGIOTOPULOS DUBISCHAR Olympia », le type prend peur, essaye de taper les lettres, je l’aide en lui épelant mon 1er nom, il s’énerve, fait des fautes, on reprend du début, finit par me dire « il n’y a rien, juste une demande faite en 2014 ». Je le supplie à nouveau d’essayer avec l’autre nom… soupir, exaspération, « Madame, il y a la queue… », j’épele à toute vitesse en espérant qu’il ne fasse pas de coquille et là… « je vois une demande qui a été traitée le 5 avril et envoyée… en République Dominicaine », « quoi ?!? incroyable! Merci monsieur ! » et je m’empresse de raccrocher. Il y a un espoir. Avec un peu-beaucoup de chance, elle a été affranchie convenablement, ne s’est pas perdue, n’a pas été volée, pourrait même être arrivée chez l’ami qui me prête sa boite aux lettres. Je l’appelle. Stupéfaction… il m’annonce qu’il a déménagé il y a trois semaines.
-« Tu as fait suivre ton courrier je suppose ?!
– Ben non… on ne reçoit jamais de courrier
– Aïe, bon alors elle doit se trouver dans ton ancienne boite aux lettres !
– On n’avait pas de boite aux lettres, d’ailleurs on n’a jamais vu de facteur »
Je me demande s’il se fiche de moi ou s’il me fait marcher, mais je sens bien au ton qu’il est agacé. Je l’ai déjà dérangé avec mon colis en provenance de La Réunion qu’il a dû aller chercher au centre de tri de la ville en rentrant de son voyage d’affaires. J’avais réussi à contacter la Poste Centrale depuis Paris en les priant de me le garder 15 jours de plus. Ils avaient été d’une gentillesse étonnante au téléphone, à tel point que je m’étais dit que c’était encore un « oui oui madame, pas de problème » pour sauver la face, mais qu’en réalité il n’en serait rien. Et pourtant.
Je divague mais pas vraiment, vous comprendrez au final que ça fait beaucoup de choses cumulées.
Dépitée, je contacte une nouvelle fois le service central de la poste dominicaine, leur explique le problème ; j’attends une lettre extrêmement importante qui a dû arriver à l’adresse d’un ami qui a déménagé, que font-ils du courrier dans ces cas là ?
Mon interlocutrice me répond de sa douce voix et très calmement, me demande l’adresse :
« Espera mi amor, voy a preguntarle al cartero » (« ne quitte pas ma chérie, je vais demander au facteur »)
Là, je me dis que clairement : elle se fiche de moi. C’est une blague, elle n’a pas le facteur du quartier de la zone coloniale de Saint Domingue -ville de près d’un millions d’habitants- à côté d’elle…steuplé.
J’entends qu’elle pose le téléphone, puis sa voix qui crie au loin dans ce qui pourrait être un hangar « Luuuuuiiiisssss! Luiiiissss! puis un vague blablabla s’ensuit.
Elle revient et reprend le téléphone : « mi amor, no ha llegado nada para ti, llama mañana a las 8 y te digo, vamos a buscar » (« ma chérie, rien n’est arrivé pour toi, rappelle demain à 8h, on va regarder »).
Clairement, j’hallucine. J’ai du mal à y croire mais je rappelle le lendemain matin, comme convenu.
Elle me confirme qu’ils n’ont rien reçu, prend mon numéro de portable et me dit qu’ils me rappelleront s’ils ont quelque chose. WTF, mais où suis-je ?… A Paris, un paquet de courrier qui est passé à travers les mailles du service de réexpédition dort dans ma boite aux lettres, et cela fait 1 mois que j’essaye d’avoir quelqu’un pour que le facteur aille le récupérer… en vain.
Le numéro du service client ne fonctionne pas depuis l’étranger, et mes réclamations en ligne sur le site de La Poste qui me dit les traiter en 48h max. restent sans réponse.
Deux jours plus tard, voyant l’échéance de mon visa approcher à grand pas, je tente le tout pour le tout ; je décide de prendre le bus de 10h pour Saint Domingue et tenter de supplier le service de Migration de bien vouloir accepter le dépôt de mon dossier en attendant le fichu acte de naissance apostillé.
Sur la route de Samana
Sur la route de Samana
Je pars à 9h en guagua (le taxi collectif local) et réalise soudain que j’ai visé un peu juste. Le pick-up roule a 3km/heure sur la route du village en klaxonnant et espérant récolter d’autres passagers, puis bifurque sur un chemin de terre comme cela arrive parfois lorsqu’on les charge de faire une course spéciale. Je regarde l’heure, il est déjà 9h10. On s’arrête devant une maison, et je vois un tas de bois que le chauffeur et son équipier vont charger sur le pick-up. Oh non c’est pas vrai. Au bout de 3-4mn mon pouls s’accélère, on ne va jamais arriver à Samaná à 10h pour mon bus, no way. Je pose la question au chauffeur qui me répond « vamo’ a intentarlo » (on va essayer). Il accélère un peu le pas et agite son équipier qui charge les planches de bois à l’allure d’un koala. J’entre en panique, j’hésite à descendre et partir en courant faire du stop sur la route principale. Il voit ma tête, me dit de me détendre, me répète qu’il va faire ce qu’il peut. On redémarre, et à peine sortis du village, il s’arrête de nouveau prendre de l’essence dans les bouteilles de bière recyclées de la station locale… normal, ici on prend l’essence au litre et au fur à mesure… je bouillonne de l’intérieur, c’est trop bête de mettre autant d’énergie depuis des semaines et rater ce bus par un mauvais concours de circonstances.
Taxi collectif (guagua)
Taxi collectif (guagua)
Maintenant c’est le chauffeur qui presse les gens « Súbete ! súbete que se va la guagua ! » il engueulerait presque les passagers trop lents à monter. Je suis assise à l’avant, une belle jeune femme se cale à côté de moi sur le siège passagers, nous sommes serrées comme deux sardines, et au fil du trajet les gens s’entassent sur le siège arrière et sur la plate-forme extérieure. Je me sens un peu mal, le chauffeur a mis le pied sur le champignon et nous roulons comme des fous, sur la route qui serpente, zigzagant entre les trous béants des plaques d’égout qui ont été enlevées de la route. Tout le monde à compris que c’était pour moi que le chauffeur avait mis les gaz, j’ai honte… lorsque mon portable se met à sonner. Je vois le numéro d’Inposdom (La Poste dominicaine) que j’avais enregistré s’afficher. C’est Luz, la dame que j’ai eu deux jours auparavant au téléphone, qui m’annonce que ma lettre est arrivée et qu’ils la gardent à ma disposition au service client du courrier central.
Centre de tri de l'Inposdom, la poste dominicaine
Centre de tri de l’Inposdom, la poste dominicaine
J’aurai voulu voir ma tête. Je la remercie 5 fois, c’est inouï, je n’en crois pas mes oreilles. Tout se combine comme par enchantement ! Nous roulons à plein pot, je regarde les minutes passer submergée par cette conjonction de petits miracles. Il est 9h55, nous sommes en haut de la côte qui mène vers le malecon de Samaná, à quelques minutes de la station du Caribe Tour. Au point où j’en suis, je n’ai plus rien à perdre, je saisis mon téléphone et appelle la station : « écoutez, je suis dans la guagua a 3mn de la station, s’il vous plaît en partez pas ! ». Je sais, c’est ridicule, mais je l’ai fait. On entend très mal, la communication est entrecoupée, j’entends mon interlocuteur me demander où j’en suis puis raccrocher. J’éclate de rire toute seule, de mon audace en me disant que peut-être…
Pourvu. Pourvu qu’il ne parte pas avant l’heure.
Dominicains en moto sur la route de Samana
Dos… minicain
Le chauffeur de notre guagua qui a pris le défi comme sa mission du jour, demande aux derniers passagers s’ils sont pressés et s’ils acceptent qu’il me dépose en premier, accord général en sourire… arrêt (presque au frein à main) devant la station, on m’aide à descendre, me passe mes sacs et je fonce en remerciant tout le monde tant que je peux. Ils sont morts de rire.
En route dans le Caribe Tours de Samana a Saint Domingue
En route dans le Caribe Tours de Samana à Saint Domingue
Dans le petit hall, un chauffeur de bus se tient devant le guichet et je l’entends dire à la vendeuse « espera que viene una atrazada » (attends encore il manque quelqu’un »), « soy yo!!! » (c’est moi !) m’écris-je en tendant un billet à la vendeuse, honteuse et à la fois ahurie de tout ce qui m’arrive, de toute cette gentillesse conjuguée pour m’aider. Je le remercie une demi-douzaine de fois et fonce m’installer dans le bus réfrigéré (et non climatisé) qui part quelques secondes plus tard. La journée a commencé sur les chapeaux de roue comme on dit.
C’est parti, mais ce n’est pas fini.
Saint-Domingue.
Avec Manny qui m’a accompagnée
lors de cette folle journée à SD

En chemin, mon adorable hôte, membre d’Airbnb chez qui j’avais séjourné le week-end de mon arrivée à Saint Domingue me passe les coordonnées de son nouvel invité pour que je puisse m’organiser avec ce dernier et déposer mes affaires dans l’appartement, avant de foncer à la Dirección General de Migración. Le temps de faire connaissance avec Manny autour d’un jus de fruits frais au kiosque du coin, je lui demande quels sont les plans de sa journée et il propose de m’accompagner. Me voilà ravie, le temps passera plus vite, ce sera plus sympa à deux. En chemin dans le petit bus collectif je lui raconte mes aventures de la matinée comme si on se connaissait depuis toujours, puis je lui donne le plan de route : nous irons d’abord chercher la fameuse lettre au centre de tri postal de Saint Domingue qui se trouve être à quelques pas de la Direction Générale de Migration (DGM), puis nous irons au palais de justice, toujours dans le même quartier, faire légaliser les documents de mon garant préparés par une notaire. La DGM fermant à 16h, il me restera toute la journée du lendemain pour déposer enfin mon dossier.

Entrée de l'Inposdom à Santo Domingo
Entrée de l’Inposdom à Santo Domingo

Nous arrivons à la Poste Centrale, un bâtiment énorme de style stalinien, avec un hall démesuré et quelques petits guichets vides. Je m’adresse au service client placé sur le côté, explique qu’ils doivent avoir une lettre pour moi. Je m’attends au pire. Une jeune fille me regarde et me dit « ah oui elle est là », et la sort nonchalamment d’un tiroir… j’ai l’impression d’être la seule personne de ce pays à recevoir une lettre. C’est bien mon acte de naissance apostillé, je hurle de joie. A l’intérieur, le mail que j’avais envoyé, consciencieusement est joint à l’attention du service de l’apostille, avec l’adresse finale de destination surlignée en jaune fluo. Wow, je voudrais embrasser la demoiselle qui a bien voulu sortir « du cadre de ses fonctions » et faire un extra en ma faveur, serrer la main de celle ou celui qui n’a pas rompu la « chaîne de l’amitié » et mis le tout dans une enveloppe en suivant les indications.

 

Inposdom
Inposdom

Je remercie infiniment tout le service d’Insposdom, sort du bâtiment en sautant à pieds joints, levant les mains au ciel devant Manny amusé par ma capacité à m’enthousiasmer et communiquer ma joie, puis nous fonçons à la Procuradia.

Nouveau guichet, après quelques mots, la dame à qui je m’adresse, d’une gentillesse absolue fait le tour du comptoir vitré et vient nous rejoindre pour m’expliquer que je dois auparavant aller chercher deux timbres fiscaux à la banque qui se trouve à 10mn de là. Elle prend le temps de nous demander d’où nous venons, si je suis la mère du jeune homme qui m’accompagne (éclat de rire général) et sort jusqu’à la porte pour nous indiquer la direction à prendre pour aller plus vite. Nous repartons à vive allure, et après une demi-heure de queue à la banque, ressortons avec les deux précieux bons qui servent de timbres fiscaux. Je les joindrai le lendemain aux lettres notariées pour les faire légaliser dans un bureau annexe qui se trouve au sein même du service de Migration.
Immeuble abandonné face à la DGM
Le lendemain, je fais le pied de grue dès 9 heures devant l’annexe du service juridique.. La queue est déjà longue et s’égraine terriblement lentement. Je calcule que j’en ai pour 3 à 4 heures avant mon tour. Je devrai ensuite refaire la queue devant la « ventanilla 6 » pour déposer mon dossier complet. Le contact que l’on m’a gentiment passé m’envoie un type qui est censé me faire gagner du temps. Après 2 heures d’attente, je réalise que c’est une arnaque, lui demande de récupérer mes documents, m’aperçois qu’il manque l’un des timbres fiscaux et passe 10 mn à me disputer avec lui devant les gens qui faisaient honnêtement la queue pour essayer de récupérer le bon de la banque. Ce que je parviens finalement à faire. Bien entendu, il conteste, je ne le lui avais jamais donné, il a dû tomber, etc. mais je en lâche pas l’affaire et il m’en tend finalement un autre de la même valeur en prétextant le payer de sa poche pour calmer l’affaire. Ouf, je me retrouve dans la queue et à ma place initiale que l’on a bien voulu me rendre. Tout le monde à compris ce qui s’était passé, honte à moi, cela me servira de leçon. 
Direction Générale de la Migration à Saint Domingue
Direction Générale de la Migration à Saint Domingue
A moins de 2 heures de la fermeture de la DMG, mes documents enfin légalisés, j’arrive à mon tour à la « Ventanilla N°6 » (guichet N°6 destiné aux dépôts de 1ère demande de résidence temporaire). Soulagée, dans quelques minutes je pourrai enfin sortir et commencer à penser à autre chose. C’était trop beau, le charmant officier re-classe la cinquantaine de photocopies et documents des 2 dossiers que je dois présenter, me les agrafe consciencieusement, puis… nouveau coup de théâtre : il m’indique qu’il manque un justificatif de non créances ou hypothèques sur le titre de propriété de mon garant. Je le regarde avec de grands yeux, ce document n’est pas indiqué dans la liste officielle et découvre écœurée qu’il faut de 15 à 20 jours pour l’obtenir, moyennant un nouveau timbre fiscal auprès de la Juridiction Immobilière. Je le supplie de prendre mon dossier et de le mettre en attente (c’est la date de dépôt du dossier qui fait foi pour justifier la poursuite du séjour dans le pays), mais « pas de chance, nous avons ordre depuis ce matin de ne plus accepter de dossier incomplet« .

Dépitée, je pars à grands pas jusqu’à la juridiction à 10 mn de là, où l’on m’informe que je payerai moins cher et que ce sera fait plus rapidement à Samaná. Tous mes espoirs sont anéantis, mon dépôt de dossier, ce ne sera pas pour aujourd’hui, ni demain, ni la semaine prochaine. Usée par plus de 6h passées à piétiner le sol du service de Migration, je reste malgré tout consciente et reconnaissante de tous ces coups de pouce qui vont dans mon sens et me donnent foi dans la persévérance. L’idée que d’autres auraient laissé tomber depuis longtemps renforce ma ténacité.
Ici, les gens passent leur temps à dire que les administrations sont incompétentes, que tout est lent et compliqué. Jusque là, je n’ai eu affaire qu’à des gens d’une gentillesse et d’une humanité qui semble ne plus exister dans nos pays où les interlocuteurs ne sont plus que des serveurs vocaux sur lesquels on peut tourner en boucle à l’infini avec la touche dièse, lorsque l’on n’aboutit pas finalement sur une plate-forme téléphonique externalisée à quelques milliers de kilomètres où de pauvres étudiants inexpérimentés ont trouvé un job qui leur permettra peut-être de continuer leurs études. Votre problème, ils n’en ont rien à faire, ils ne l’ont même pas compris, ils ne font que lire comme des robots le guide d’entretien qu’un manager tout aussi inhumain les oblige à respecter à la lettre, prenant occasionnellement l’écoute de votre conversation pour leur signifier que le temps qui vous était imparti est écoulé. 
Désespérant.
Vendeur ambulant de noix de cocos
Vendeur de rue
Compliqué ? À quoi vous attendiez-vous ? Essayez de vous installer en France en tant qu’étranger et on en reparlera.
Je me plie donc à toutes ces exigences sans trop broncher ; la demande du justificatif est faite auprès de la juridiction immobilière, et, après plusieurs échanges mail encore une fois avec un interlocuteur compréhensif et disposé à tout faire pour m’aider, on me dit avoir ajouté une note expliquant l’urgence de ma situation. Mon visa expire dans 15 jours c’est encore jouable. Une fois de plus je suis tombée sur une âme humaine.
Je traque la progression de mon dossier sur le site de la juridiction immobilière et si un nouveau miracle se produit je vais pouvoir repartir pour Saint Domingue le mercredi 10 avec mon dossier -cette fois-ci- j’espère complet.
Dernier coup de théâtre, le 10 au matin j’apprends que le transporteur qui apporte les documents de Saint Domingue a été retardé, il n’arrivera que le lendemain, je dois rappeler à 10h.
Têtue et égale à moi-même, réveillée depuis l’aube, j’appelle à 8h30. Je suis si près du but, ce serait si beau…, je tombe sur la jeune fille qui suit mon dossier et qui me dit qu’il est là, il vient d’arriver, elle l’a personnellement fait signer et tamponner en urgence, je peux venir le chercher. Nouveau départ sur les chapeaux de roue. Comme dans les films je saute sur un moto-concho pour rattraper la guagua de 9 heures qui vient de partir, il fonce, la rattrape en klaxonnant, je monte devant et m’entasse sur le siège passager partagé avec une autre ravissante jeune femme aux seins plus gros que sa tête. Le chauffeur doit passer une bonne journée, il a l’air ravi.
Sur la route de Saint Domingue
9h45, pluie battante, arrêt du chauffeur au croisement avec le palais de justice de Samaná, je passe devant les salles où des audiences ont lieu, je trouve le bureau, récupère le justificatif, remercie maintes fois tout le monde, les mains jointes comme pour la prière. La suite : course sous la pluie jusqu’à la station du Caribe Tours, 2h30 de route jusqu’à la capitale, taxi collectif jusqu’au service de Migration où j’arrive à 13h30, prendre un numéro, faire la queue, obtenir l’aval de l’agent, découvrir que je dois payer près de 15 000 pesos (300 euros), ne pas avoir suffisamment sur moi, courir à l’extérieur chercher des distributeurs automatiques dans le quartier, faire les beaux yeux au vigile du casino du coin qui m’ouvre les portes verrouillées sans vérifier mon âge pour accéder au DAB qui se trouve dans une grande salle de conférence à l’arrière du casino, ne pas réussir à retirer l’argent, retourner au service de migration dépitée, obtenir de la responsable des caisses que l’on retienne mon dossier jusqu’au lendemain, que l’on me fasse le calcul exact de ce que je devrai payer, que l’on me rende mon passeport, et revenir le lendemain avec les 22 000 pesos que me coûteront finalement le dépôt de mon dossier, partir en trombe à l’autre bout de la ville avec une guagua pour moi toute seule ;
José me propose de me conduire

le chauffeur d’un minibus qui était en pause s’est proposé de me faire la course au prix d’un taxi, ben oui, c’est comme ça en République Dominicaine, quand on est une femme on bénéficie de certains privilèges.

Une guagua rien que pour moi !


En route pour faire les examens médicaux (pipi, sang, radio des poumons), revenir au point de départ à coup de « carros publicos » (carpool dans des épaves roulantes), présenter le justificatif du centre médical, et finalement obtenir de la part du charmant préposé que les pièces de mon dossier soient étudiées dans la foulée pour ne pas que j’aie à revenir chercher le justificatif de dépôt de dossier la semaine suivante.

Les guichets de la DGM

Lorsque je lui ai expliqué que je venais pour la 3ème fois et que j’habitais à Las Galeras, il m’a dit qu’il y venait justement passer un we dans 15 jours ; c’est une destination de rêve. Je repars usée mais enfin soulagée, à la veille de l’expiration de mon visa et à moins d’une heure de la fermeture des portes. Soulagée d’avoir réussi cette course folle contre la montre, réussi à tout faire par moi même, m’économisant les frais d’un avocat, découvrant avec intérêt les recoins de cette procédure, provoquant l’admiration de la plupart des gens sur place parce que c’est rare, et finalement me faisant raccompagner en voiture pour un bout de chemin par l’un des agents qui m’a reconnue dans la rue en rentrant chez lui… (forcement, ça fait 2 jours que je suis plantée devant leur guichet vitré à attendre mon tour).

Drapeau dominicain
Drapeau dominicain
Tag à Saint-Domingue
« Celui qui naît ici est dominicain »

Et maintenant, j’attends.

J’attends trois mois que la DGM fasse sont travail et me donne sa décision.

Mise à jour 2018 : Cette année je renouvelle pour la 3ème fois ma résidence dominicaine obtenue en bonne et dûe forme au mois d’octobre qui a suivi ma demande. Et c’est une bonne chose, car depuis le mois de janvier 2018, le gouvernement à décidé de faire respecter sa loi sur l’immigration, en menaçant d’interdire l’entrée sur le territoire aux personnes qui régulièrement ressortent du pays en payant « la multa » (la pénalité pour excès de séjour appliquée au delà de 30 jours sans visa valable ni carte de résidence. Et c’est la panique à bord ! Car de nombreux étrangers vivant ici depuis des années ne sont pas en règle… à suivre !

30 réflexions sur “DE VISA, RÉSIDENCE, CHANCE ET BEAUCOUP DE PERSÉVÉRANCE”

  1. HAHA ! Y en a qui parle trop mais toi t'écris trop Olympia Dubichar. Mais j'ai tout lu parce que des fois c'est bien « trop ». C'est bon d'abuser.
    Ce que j'ai retenu de tout ça c'est surtout que tu t'es mis une pression pas possible alors que t'aurais pu payer ta multa et rendre ton dossier en retard pendant que tu dépassais allègrement ton temps de séjour autorisé. Mais faire les choses bien c'est mieux, t'as raison. Et puis, à bien y réfléchir, si t'avais pas eu cette mission pour te fouetter le sang, tu serais calée sur ton cul à fumer des pétards, boire de pinacolada et manger du poisson grillé et peut être même tu ferais un peu chier.
    Bref, un bon souvenir après coup, et une bonne histoire.
    Bientot tu vas sérieusement pouvoir de faire bronzer le cul sur ta plage de paradie.
    J'espère bien te rendre visite en 2016.
    Une bise…
    François

  2. François, tu as tout à fait raison, je suis « TROP » tout 🙂 au final ça balance et je ne m'ennuie jamais !
    Merci pour ton commentaire, en ce 1er jour d'été splendide, je vais donc profiter de la plage (sans les pétards car je ne fume pas de ce foin là !).
    Je t'attends en revanche pour une « fria » quand tu veux avec le poisson grillé, la coco fraîche and co.
    Et pour finir… je pense que respecter un pays commence par respecter ses lois, je me sens réglo et ça me donne bonne conscience.
    A bientôt alors 🙂

  3. Qué historia !qué relato que me dejó nerviosa…agotada…Bueno como vos decís, encontraste gente maravillosa…una SOLIDARIDAD total. Qué bueno. Ahora a esperar – tomando sol en SAMANA.
    Besos,tía Betty

  4. Quelle aventure, tu m'as tenue en haleine, j'attends la suite avec impatience 🙂
    J'aime ta vision de ton installation là-bas : pas de privilège, je fais les choses dans les règles, je me fonds dans le paysage. Restent à perdre qqs vieux réflexes de parisienne stressée et tu seras au top 😉
    Bises!!
    Sarah

  5. vincent-t Mandon

    Bonjour,

    Premièrement Félicitation pour votre blog que je viens de découvrir et que je trouve fort intéressant!

    Je me permet de vous écrire également car je cherche à en savoir plus sur la procédure précise pour la résidence Temporaire en Rép dom.

    Nous avons pour projet de venir en novembre pour les premières démarches après un passage par la colombie puis surtout venir nous installer courant Mars avril 2016.

    pour être honnête je suis un peu perdu dans les procédures.

    Pouvez vous un peu nous guider?

    Merci à vous par avance

    Vincent Thomas

  6. Salut Olympia, j'ai pris un grand plaisir à lire cet article qui décrit si bien le pays. Moi je vis à Cabrera depuis 8 ans….Si tu avais le temps et que cela t'amuse de partager ton expérience cela serait super que tu rejoignes le forum Expat Blog http://www.expat-blog.com/forum/viewtopic.php?pid=2666245#p2666245 On a vraiment besoin de regards affutés comme le tien. Et si tu passes par la Costa Verde, on peut « compatir una fria » 😉

  7. Catherine Alquier

    Bonjour Olympia, je vis moi-même à la Romana, où j'y ai des chambres d'hôtes (Airbnb aussi !).

    Félicitations pour ta ténacité, mais j'avoue ne pas avoir eu ton courage et préféré prendre un « faciliteur » français pour m'épargner cette course d'obstacles qu'est l'obtention (et pour moi maintenant le renouvellement) de la cedula et du permis de séjour. Bon c'est payant, mais je m'évite beaucoup de stress et de déplacements à la capitale, dont j'avoue n'apprécier que très modérément les bureaux de la DGM et autres administrations.
    En tout cas bravo pour ta ténacité et je n'ai pas encore lu tout ton blog, je sens que je vais bien m'amuser à lire tes aventures.
    Je serai ravie de te rencontrer si tes pas t'amènent à la Romana !

  8. Bonjour Philippe,
    Je suis ravie que mes aventures administratives vous aient fait sourire, pourvu que ça dure comme dirait l'autre 🙂
    Je n'ai jamais raconté mon incroyable roadtrip dans l'ouest dominicain, votre site m'a donné envie de m'y replonger…
    Merci !

  9. Merci Sarah, la suite au plus vite… j'ai mis 2 mois avant de me remettre à écrire mais c'est parti… stay tunned !
    Bien le bonjour aux parisiens stressés, envoie-les moi, je vais leur faire découvrir le rythme du pays 😉

  10. Bonjour Vincent,
    Merci pour votre intérêt, je vais prochainement poster un article « pratique » décrivant les démarches que j'ai effectuées pour solliciter la résidence dominicaine, n'hésitez pas à vous abonner au blog (en insérant votre mail dans le menu de gauche vous recevrez un mail à chaque nouvel article).
    Bonne lecture et à bientôt ici, en attenant, bons voyages

  11. Bonjour Tina,
    Merci pour ton intérêt, je suis très flattée par ton commentaire d'autant plus que je connais déjà ton super blog et que je suis également membre d'Expat-Blog depuis un moment (une MINE d'informations qui m'aura été très utile pour préparer mon installation).
    A très bientôt autour d'une fria 🙂

  12. Bonjour Catherine,
    Merci à toi aussi pour ton intérêt, si tu tiens des chambres d'hôtes tu as forcément mieux à faire que de faire des allers / retours et le pied de grue à la DGM 🙂
    Pour ma part cette « aventure » est évidemment prétexte à découvrir le pays de plus près, discuter avec les gens (j'avoue qu'ayant la chance de parler espagnol couramment cela facilite bien les choses !) et finalement faire de belles rencontres.
    A bientôt si je passe par La Romana je te ferai signe sans aucun doute !

  13. En étant dans une situation pareil moi-même ici dans ce beau pays, j'ai adoré lire ton histoire détaillé.
    Ayant vécu la plupart des anecdotes en personnes, je te félicite d'avoir pu mettre tout dans ce blog, je ne trouve pas exaggéré du tout. Sans doute t'as même coupé certaines occurences pour brèveté.
    Moi je lute déjà un an pour enregistrer ma fille, né en RD, comme citoyenne Belge, mais disons que entre l'embassade Belge en Jamaïque, le Ministère des Affaires Etrangères en Belgique et les instances officielles dominicaines, je ne suis pas encore sortie de l'auberge. Pour l'instant, ma petite Sofia est Dominicaine, mais j'ai le restant de ma vie pour arrégler sa nationalité Belge qu'elle mérite. Comme toi, Olympia, je ne lâcherai pas!
    J'ai pensé de légaliser ma résidence dominicaines aussi, mais je ne sais pas si j'ai l'estomac pour deux cas en même temps! Bien que… si je l'approche de manière dominicaine — avec patience, un certain air de je m'en foutsime, et on souriant — je pourrait y arriver. Nous, les voyageurs du monde, ne nous compliquons pas la vie, non!??

  14. Merci Hans pour ta visite sur mon blog et pour ton partage 🙂
    Ce petit coin de paradis se mérite mais il récompense aussi les plus aventureux…

    Je publierai prochainement un article reprenant les formalités que j'ai effectuées de façon plus pratique.
    A très bientôt par ici et n'hésite pas si tu veux quelques conseils quand tu t'attaqueras à ta résidence.
    Stay tunned !

  15. Bonjour Olympe,

    Je viens de lire ton post narrant tes aventures avec l'administration sur ton blog (que j'ai adoré, étant moi-même férue d'aventure, amoureuse des rencontres interculturelles et de la liberté) et j'aurais souhaité savoir comment tu avais réussi à obtenir un visa de résidence temporaire (les pré-requis étant un filtre redoutable (mariage, investissement, contrat de travail avant même d'être sur place…).
    J'ai déjà séjourné, il y a un an et demi, dans ce beau pays et j'ai le projet personnel de m'y installer et je voulais le faire dans les règles car c'est ainsi que j'entends y vivre. A la lecture des sites officiels, il semble qu'une fois sur place il est impossible de régulariser sa situation. Pourrais-tu m'éclairer sur ce sujet ? J'ose croire (et ce même si on me répète que personne ne s'embête avec toutes ces démarches, longues, fastidieuses et coûteuses) qu'il y a des employeurs qui se donnent la peine de régulariser la situation migratoire de leurs employés étrangers…
    Merci pour le partage de ton expérience !
    Emy

  16. Bonjour Emy et avant tout merci pour ton gentil commentaire.
    Je te conseille en effet de faire les choses dans les règles car dorénavant ce n'est plus pareil et même les anciens résidents qui étaient là sans papiers sont obligés de le faire. Tu dois absolument le faire depuis ton pays de résidence (à savoir la France), car une fois sur place ce sera quasi impossible. C'est la même règle dans tous les pays ou presque : tu entres avec un VISA de tourisme, tu ne peux pas le transformer sur place, tu dois ressortir et faire une demande depuis ton pays d'origine.
    Il y a évidemment des moyens de contourner la loi -en payant bien entendu-… de nombreux avocats font ainsi payer cher les démarches et font en réalité le voyage à ta place pour aller faire tamponner ton passeport en France.
    Une grosse entreprise ici ne prendra pas le risque de t'employer sans la « cédula », et c'est de plus en plus vrai pour les petites entreprises qui commencent à être contrôlées. Si tu n'entre dans aucun des cas de figure aptes à solliciter la résidence, je te conseille de trouver une entreprise qui s'engage à te faire un contrat à l'avance.
    Bon courage et tiens moi au courant !

  17. Bonjour Olympia, c'est vrai qu'il faut être tenace et déterminée pour y arriver. Je suis présentement en train de compléter ma demande que j'avais commencée au Canada. Vous n'avez pas exagéré c'est vraiment un cauchemar … la DGM exige ceci et cela, et les demandes changent selon leur humeur. Personnellement je recommande l'embauche d'un bon avocat specialiste. Ce sont beaucoup de frais, mais ça vaut la peine. Bonne chance à tous.

  18. Hola,
    C'est clair qu'il vaut mieux etre en règle!!! Je suis depuis bientôt 5 ans en RD et je n'ai jamais commencé les fameux papiers, mais comme je fais des aller retour frequent RD->Guadeloupe, je paye mon amende en voilà.
    J'ai même pas essayé de me « régulariser » car pour mon mariage ça a été tellement galère que je fais une pause avec l'administration.
    Bienvenue en RD
    LM

  19. Bonne chance ! Moi je viens de découvrir la Rép Dom mais j'y suis restée hélas trop peu de temps…juste 2 jours à Santo Domingo 2 jours à Punta Cana et un peu entre les 2 :-). Je vais en découvrir plus sur ton blog du coup !

  20. Bonjour,

    Je viens de lire votre blog très intéressant sur la partie formalités, je suis retraitée et je dois partir 6 mois (l'hiver) en RD, je me renseigne sur les formalités, et effectivement je vois que c est le parcours du combattant, si je comprends bien, pour éviter celà je peux prendre la seule carte de tourisme de 30 jours au tarif de 10 euros et payer « l'amende » à la sortie, cette carte peut elle se prolonger ?? merci pour votre réponse

  21. Bonjour,

    Tu m´as arraché beaucoup de sourires et même des éclats de rire. Mon visa est périmé depuis un peu plus de 3 ans et je ne me sens pas aussi courageuse (voire téméraire) que toi, d´autant plus que mon espagnol est très approximatif et que………JE NE SUIS PAS UNE JOLIE FEMME (beh oui, ça aide).
    Et, grâce à toi, j´ai enfin retrouvé le tableau des pénalités de retard de visas que tout le monde cherche depuis le 13 juin 2015.
    Un tout grand merci et à te relire.

    Roger

  22. Bonjour Olympia,

    Je viens de lire ton blogue et j'ai beaucoup ri. J'habite Sabaneta de Yasica, sur la côte Nord et retourne au Canada dans 10 jours pour entreprendre mes démarches administratives; soit le fameux visa (qui n'est pas nécessaire pour les Canadiens en visite).

    Étant retraitée, la citoyenneté me sera facile à acquérir, par contre, toute la paperasse sera une autre histoire car je ne parle pas très bien l'espagnol.

    J'espère lire (sous peu) tout ce que tu auras à suggérer pour en faciliter la demande et si jamais tu viens sur la côte Nord, communiques avec moi et nous pourrons boire une bonne Presidente! Voici mon courriel : serviceslinguistiques@sylviechartier.com

    Au plaisir de te lire.

    Sylvie

  23. Je remarque que le vie dominicaine est finalement plus stressante que le vie parisienne ;))
    Excellent article lu avec grand plaisir comme si c'était un roman tellement c'est haletant !
    En tout cas grand bravo pour ce courage et cette persévérance; on dirait que tu es un peu bretonne sur les bords :)))

  24. bonjour moi a fait « 30 ans que je vis en rd sans papiers et deu restos bon j ai fait le plan de regularization ave touts les papiers en regle j ai eu une operation du ol du femur que j ai faite en frane a l hosto et reeduquation je devait venir herher mes papiers le 21/09/2017 MAIS JE N AI PAS PU J ETAIS A L HOPITAL JE VIENT DE REVENIR IL Y A 15 JOURS ONT ME DIT QUE EST FOUTU QU IL FAUT QUE JE REOMMENE TOUS ??JE SUIS MARIER A UNE DOMINIAINE ET UN FILS DOMINIAIN QUE FAIRE ? DESOLER MA TOUHE DE MON ORDI DE LA LETTRE APRES LE B NE FONTIONNE PLUS?? VOUS AUREZ OMPRIS JE FAIT REPARER DEMAIN

  25. castillodiaz roselyn

    Je vous comprends tout a fais je suis marie a un dominicain..j etais rentee avec un visa touriste et j ai du sortir du pays pour faire la demande de visa et bien je vous jure j ai impression d etre dans les 12 travaux asterix donc je vous comprends

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