J'ai mis plusieurs jours à me remettre de mes aventures rocambolesques survenues il y a quelques semaines. Je comptais les raconter sur le blog tellement je n'en revenais pas, et puis, comme souvent, si je ne le fait pas à chaud, c'est passé. Mais ce qui m'est arrivé par la suite et tout au long de ma procédure de demande de résidence en République Dominicaine mérite que je vous raconte mes démêlés avec l'administration française... et dominicaine.
Vous allez être surpris.
Alors voilà, passionnée par ce pays et avec la ferme intention de tenter de m'y installer, "jusqu'à ce que je j'en ai marre" comme je réponds désormais aux gens qui me demandent pour combien de temps, j'ai initié depuis la France les démarches pour obtenir la résidence dominicaine.
Le dossier à monter était quelque peu complexe, mais surtout, tous les dominicains ou résidents que j'y connaissais m'en ont dissuadée dès que j'ai commencé à parler de résidence. Inutile, trop long, trop compliqué, trop cher ; il semblerait que 95% des étrangers qui vivent en République Dominicaine n'aient jamais fait les démarches, le pays étant apparemment extrêmement peu regardant sur la légalité de ses résidents.
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Grille 2016 des pénalités "multa" à la douane |
On vient en touriste, et "si l'on dépasse les 30 jours autorisés (90 auparavant, passés à 30 depuis peu)
on n'aura qu'à payer la multa (contravention)
en sortant du pays". Si l'on décide de vraiment rester et régulariser sa situation, l'on prend un avocat qui s'occupe de ça moyennant finances bien sûr. La "
multa" va de quelques dizaines à quelques centaines d'euros selon la durée de dépassement du séjour autorisé lorsqu'on passe la frontière. Pour dire à quel point c'est simple, quand n'importe quel immigré illégal verse des gouttes de sueur froides en passant la frontière dans nos pays, ici, on présente son passeport avec le tampon de la douane expiré à l'officier, qui le regarde et vous dirige vers le bureau d'à côté pour que vous vous amendiez de la pénalité, il parait même que c'est négociable. Voilà, c'est fini. À la prochaine.
Imaginez donc la bête rare qui s'obstine à vouloir entrer dans le pays avec un visa de résidence, qui plus est, n'est délivré comme de coutume que dans certains cas précis : mariage avec un(e) dominicain, droit au rapprochement familial, emploi, investissement dans le pays, etc.
C'est que les choses changent. Lorsque jusqu’ici l'administration était laxiste sur le sujet, le nouveau gouvernement vient de passer une loi qui oblige les résidents à légaliser leur situation avant le 17 juin 2015. Beaucoup pensent que cette mesure vise indirectement les nombreux haïtiens qui servent de main d’œuvre bon marché (pour ne pas parler d'esclavage moderne) depuis des lustres et qui commencent aujourd'hui à déranger.
Ça vous rappelle quelques chose ?
Bref, la petite française ne sera pas mise à la porte, encore moins expulsée du pays m'assure-t-on.
Car il y a ici quantité de français (pour ne parler que de mes compatriotes) qui travaillent, ont des affaires sans n'avoir jamais régularisé leur situation, et tout le monde s'en fout.
La prévoyance -parfois poussée jusqu'à l'extrême- étant l'un de mes traits de caractère, je persiste à penser que j'ai tout intérêt à faire les choses dans la légalité, ne serait-ce que parce que si je veux travailler pour une entreprise dominicaine, l'obtention de la résidence et de la "cédula" (sorte de carte d'identité) seront une condition nécessaire. Après maintes recherches, appels, mails, je découvre comment obtenir le visa de résidence. Mon profil est rassurant, je n'ai pas d'antécédents judiciaires, mon parcours professionnel et mes projets peuvent intéresser le pays, qui m'ouvre donc ses portes.
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Passeport muni du visa de résidence dominicain en main ! |
Je présente donc le dossier complet au consulat de la République Dominicaine en France qui en toute bienveillance et après 15 jours de suspense m'autorise à poser mes valises dans le pays pendant 60 jours -au lieu des 30 prévus pour un touriste- durant lesquels je devrai initier les formalités pour solliciter la résidence temporaire.
Sauts de joie, remerciements au Consul et à la préposée aux visas, rêves d'un nouvel avenir dans ce pays qui me fascine tant.
Le ton est donné lorsque cette charmante dame et même le Consul en personne