Tour du monde, carnet de voyages, voyager, déprime, dépression

PARIS J + 5… QUAND EST-CE QU’ON REPART ?

⏱ Temps de lecture : 4 minutes

La déprime quand on rentre d’un long voyage


Lundi 4 juin. Cela fait -déjà- cinq jours que je suis rentrée à Paris. Après les belles retrouvailles avec ma mamita à 6 heures du matin à Roissy « CDG » et le passage à la fourrière à peine 3 heures après avoir mis les pieds dans mon appartement, ce jeudi de retour à Paris à été surréaliste.
Après m’être acquittée des 136 euros que nous a coûté le stationnement sur une place de livraisons dans ma rue (mon budget pour une semaine au paradis !) je me suis retrouvée peu après midi à déball er les affaires de mon sac à dos dans mon « home sweet home ». 

 

Étalés sur mon parquet, les vêtements et toutes les affaires que je portais depuis 6, voire 8 mois et qui faisaient maintenant partie intégrante de ma personne gisaient là, aussi perdus que moi, au milieu de mon appartement. J’aurais voulu les garder, eux aussi, sales, empreints d’eau de mer, de sable et d’air de Bali, ma dernière destination. 

 
J’avais plus de 24 heures de voyage à mon actif (pour ne pas dire 243 jours), et pourtant je repoussais inconsciemment le moment de passer moi aussi au « karcher ».
Et pourtant,
ma mini-baignoire était le seul lieu qui m’avait vraiment manqué depuis mon départ le 29 septembre 2011. Ni les cinémas, ni les musées, ni les rue des Paris que j’aime pourtant si fort, ni le Monoprix, ni mon bureau avec vue sur le cimetière de Boulogne ne sont jamais venus parasiter mon souvenir durant ce voyage. Seul le souvenir de mon lit douillet, ma baignoire de 70 cm et mes « commodités personnelles » conservaient une place de choix dans mon esprit gonflé à bloc et bien plus intéressé par la découverte du Monde Extérieur

En ce jeudi après-midi, je me suis soudainement retrouvée en train de faire une lessive, verser le liquide concentré et parfumé dans le bon bac, fermer le hublot, tourner les boutons dans le bon sens en choisissant le bon programme, et partir fumer une cigarette à la fenêtre en écoutant l’eau commencer à se déverser dans la machine de haute technologie. Exactement comme je l’aurais fait n’importe quel samedi pluvieux de l’année, entre deux semaines de vélo-bureau-dodo. 

Tout n’était donc qu’un rêve ? il ne s’était donc rien passé ??? J’en avais pourtant la preuve…?! quelques milliers de photos, des bâtons d’encens et ces branches de frangipaniers volées quelques dizaines d’heures auparavant dans mon home stay  d’Ubud et les jardins de l’aéroport de Den Pasar. Alors c’est ça le « choc » ? c’est de revenir à la case départ et tout à coup douter que l’on n’est jamais parti ? c’est d’avoir le sentiment que le temps a tout d’un coup rétréci au point de ne plus pouvoir être contenu que dans une dizaine de phrases que l’on répétera en boucle pendant les prochains mois et qui peu à peu n’auront plus aucun sens, aucune saveur ? 
Cinq jours que je suis ici, et j’oscille entre plaisirs retrouvés, intensément savourés et moments de chute spirituelle ; le petit déjeuner au lit, thé vert-lait de soja et miel, tartines de baguette à la confiture de framboise, chouquettes et assiette de fromages « bien de chez nous », les retrouvailles avec les amis et ma toute petite famille, les éclats de rire et les anecdotes enfin évoquées de vive voix et non derrière l’écran bleu de mon petit netbook… le trac en arrivant devant l’immeuble de la rue de la République, le moment passé à redécouvrir mon bureau déplacé dans lequel, bien que donnant sur le cimetière, je me sens bien par ce que les rayons du soleil (même lorsqu’il se cache  derrière les nuages) viennent éclairer mon esprit toute l’année, parce que les orchidées, frangipaniers et raisins de plage rapportés de MA plage y poussent heureux et m’emportent sur leur terre d’origine à chaque regard … les retrouvailles avec les copains et surtout avec ceux, qui aujourd’hui font partie de la grande famille que nous sommes devenue au bout de ces dix -voire quinze- ans de fidélité et que je retrouve avec émotion comme l’on retrouverait de vieux copains de l’armée…  

Ceux aussi avec qui une complicité plus profonde est née, parce qu’ils ont suivi mes aventures au fil des images, partagé avec moi quelques pas de ce voyage, parce que nous avons parfois conversé chacun à l’autre bout de notre fuseau horaire, dans l’intimité de la lumière bleue et du clavier qui nous séparait… et puis d’un coup l’idée que ce rêve ne se réalisera peut-être plus jamais de nouveau, que ce projet de huit années est maintenant derrière moi, que ce n’est plus un objectif à atteindre mais un souvenir dont les détails vont s’effacer peu à peu comme de l’encre sympathique sur une feuille de papier… alors vite, vite, le rendre immortel avant que le temps n’effectue son travail d’érosion, lui donner une continuité, chercher à le maintenir en vie et imaginer qu’il puisse donner naissance à d’autres projets, car chaque lieu que j’ai aimé m’a donné l’envie d’approfondir mes connaissances et d’en découvrir d’autres. 

 

Il en reste tant à découvrir.

 

0 réflexion sur “PARIS J + 5… QUAND EST-CE QU’ON REPART ?”

  1. viens te perdre un peu au coeur de l'Afrique palpitante, autour des grands lacs, des big five, des grands singes (y'en pleins partout, mais), dans les forêts tropicales…. Tu seras toujours bienvenue!!! Bises et plein de rêves.

  2. Le passé n'existe plus que dans la mémoire de l'Univers où il restera immuable. Maintenant pour toi, seul le présent compte, enrichi des connaissances que le passé t'a donné.
    WELCOME HOME OLYMP'

  3. Je te revois en bas de Canal +, lors d'une pause clope avec Séb, où tu hésitais entre un tour du monde ou une mission humanitaire…le passe vite ! mais tu as su le ralentir durant ces 243 jours et le savourer, l'observer et nous le faire partager ! encore une fois 😉 tu as une plume super agréable à lire ! et bon courage pour ton retour
    Audrey

  4. Hey Olympia,

    I hope all is well and you are not having too much trouble readapting to life in Paris. I really enjoyed your pictures of Asia. I've been reading your Blog. I love it. I should do the same when i travel, or i should have done when i travelled more.

    Im thinking of my next vacation. I think it will either be Colombia or Dominican Republic. I remember your stories of Dominican and i think it might be a good choice.

    Im doing well in my salsa classes but i might try to take a bachata class before i go. I want to dance the night away in that discotheque and then eat a hamburger ; )

    I love dreaming about travelling.

    bisous

    M (your twin sister)

  5. Joli final my friend… Et – comme d'habitude – toujours les mots pour si bien exprimer ce qui se cache au fond de nous. Tu es décidément et définitivement pleine de talent(s) !! Bisous et à très bientôt (au Cabotin bien sûr dans un premier temps…)

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