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BOLIVIE : VOYAGE DANS LE SUD-LIPEZ

⏱ Temps de lecture : 10 minutes

Lorsque l’on évoque le Sud-Lipez en Bolivie, on parle généralement du Salar d’Uyuni, le plus grand désert du monde, que l’on visite en principe conjointement à la réserve nationale de faune andine Eduardo Avaroa.
Plus communément appelé « Uyuni« , cet immense désert d’une superficie de 150 sur 100 km culmine à plus de 3500 mètres d’altitude et résulte de l’assèchement d’un lac préhistorique il y a 14 000 ans.
La réserve Eduardo Avaroa que l’on distingue par ses lagunes aux innombrables flamands roses, mesure quant à elle quelques 7 000 km2 et culmine à une moyenne de 4 500 mètres d’altitude. Elle regroupe plusieurs lacs de couleurs variées mais aussi des volcans, une flore mais surtout une faune surprenante par sa capacité d’adaptation à ces paysages lunaires et même surréalistes.
Les panoramas que l’on voit durant cette excursion sont probablement les plus fascinants de la terre ; malgré l’aridité et la faible variété de faune comme de flore, les couleurs, la pureté de l’atmosphère et les conditions extrêmes en font l’une des expérience que les voyageurs mettent généralement en haut de la pyramide des leurs souvenirs les plus marquants.

Retour sur les 10 derniers jours passés

Samedi 3 décembre 2011.  
C’est depuis La Isla del Sol, sur le lac Titicaca que j’écris ces lignes.
Je découvre la date en rédigeant cet article… 2 mois sont déjà passés depuis mon départ de Paris, et je commence à perdre la notion du temps.

Noël approche

Mon prochain vol, le 16 décembre vers Miami pour un week-end de 3 jours avant de gagner mon petit Paradis me permet de ne pas me déconnecter trop longtemps de mon agenda. Il paraîtrait que American Airlines  a déposé le bilan ?
Ma maman chérie m’écrit -heureusement !- pour prendre des nouvelles, me donner quelques lieux à voir absolument ou plats à ne pas manque et me faire un résumé (évidemment dramatique) des événements en France ou en Europe. Lorsque je me connecte à internet c’est souvent pour quelques minutes, un passage de plus en plus rapide sur Facebook et mes mails. Mes réponses sont parfois brèves, mais comme cela fait plaisir de recevoir des nouvelles ! Même si pour vous c’est la « routine » vu d’ici cela devient exotique… imaginer les décorations de Noël dans les rues de Paris (ici on trouve parfois et même rarement un pauvre vieux-faux-sapin avec 3 guirlandes qui trône au fond d’une salle, et de toutes façon ça ne colle pas avec le temps qu’il fait), lire de bonnes ou -malheureusement- de mauvaises nouvelles me réjouit, je ne me sens pas oubliée, je compte, aussi loin que je sois. 

Le Mal Aïgu des Montagnes m’a finalement rattrapée

Pour revenir sur les 10 derniers jours écoulés, le Nord de l’Argentine m’a fascinée ; très différent de la Patagonie par ses paysages évidemment mais aussi par son peuple profondément marqué par la culture Inca et la colonisation espagnole. Bien malheureusement, depuis mon départ, mon voyage se déroule à un rythme effréné… les distances font que toutes les excursions que j’ai faites vont à 100 à l’heure… c’est très frustrant et fatiguant à la longue. Résultat : je souffre du Soroche (mal de l’altitude) depuis 2 jours alors que cela fait plus de 15 jours que je pratique les 3 000 à 4 000 mètres d’altitude. Autour de moi pas mal de gens ont été malades ; migraines, fatigue, insomnies alors que je me portais plutôt bien jusqu’ici.

Les 4 jours d’expédition au Salar d’Uyuni et dans le Sud Lipez, les 2 mauvaises nuits passées à Potosi, les 10 heures de bus de nuit à crever de froid, les quatre heures d’attente au terminal de bus de La Paz, les 3 heures 1/2 de bus jusqu’à Copacabana au bord du Lac Titicaca et enfin les 3 heures de bateau moteur pour arriver sur la Isla del Sol ont finalement eu raison de moi. On peut dire que je suis coriace, car je n’avais jusqu’ici eu aucun désagrément et pourtant, ce n’est pas faute d’avoir cavalé à des altitudes extrêmes !
Atteinte de tachycardie, le souffle court comme une vieille femme de 95 ans, je ne peux pas faire un pas ou un mouvement sans avoir l’impression que mon cœur va sortir de ma poitrine, je manque de souffle et visualise mon pauvre cœur pomper sans parvenir à oxygéner correctement mes organes ! Horrible impression, surtout lorsque l’on est seule avec ses 3 bagages… j’avoue que hier soir dans ma chambre « matrimonial » à 20 bolivianos (2,50 €, oui vous avez bien lu) à 50 mètres au bord du Lac Titicaca, face à une plage de sable, je me demandais si c’était une bonne idée d’être venue jusqu’au bout de l’île où il n’y a ni eau courante ni électricité… Enfin, après 12 bonnes heures de sommeil -je n’avais pas dormi autant depuis des mois, et pourtant c’est ma spécialité !-je me sens au moins reposée, un peu moins essoufflée. J’ai passé la matinée au soleil, je viens de manger ma petite soupe de quinoa, boire mon maté de coca, je prends un peu de temps pour écrire, et ce soir à 20h il n’y a de nouveau plus personne !   

L’excursion à Uyuni et le Sud-Lipez

Le circuit habituel se fait en petits groupes de 4×4 qui se suivent. On part en autonomie totale, avec l’eau et la nourriture nécessaires pour toute la durée de l’excursion puisqu’il n’y a rien sur la route. Les guides disposent de talkies-walkies radio pour pouvoir communiquer entre eux en cas de panne ou d’incident.
Les départs se font depuis Uyuni ou Tupiza, selon l’endroit d’où l’on vient. Comme je remonte du sud vers le nord, j’ai traversé la frontière entre l’Argentine et la Bolivie à La Quiaca pour arriver à Villazón.

JOUR 1 : Nous partons de Villazon à 8h30 : Roman sera notre chauffeur, Alvarro notre cuisiner, et nous, Susan l’hollandaise, Jarrid l’allemand, Francisco l’italien et moi : les touristes… Nous voilà partis à bord de notre Nissan Patrol (un 4X4 quoi !) pour 4 jours de tape-cul à travers le Sud Lipez, région sud-ouest de la Bolivie.
 
Dès le premier jour, on parcourt plus de 280 km sur des pistes rocailleuses à travers les montagnes… des lamas en veux-tu en voilà, des montagnes de toutes les couleurs et un sol de plus en plus rouge, un village fantôme où apparaissent des lumières étranges sur nos photos (les esprits des habitants ?)… et les gardes de l’entrée du Parc Naturel à 4 200 mètres qui ne veulent pas nous laisser passer parce que l’agence n’a pas payé sa licence. Enfin nous laissons notre guide négocier et continuons notre route jusqu’au village où nous passerons la nuit après avoir admiré la lune et les étoiles sur écran XXXXXL.

Jour 2 : Nous passons plusieurs lagunes et leurs flamands roses venus de nulle part, un lac blanc où l’on trouve du borax (un détergeant que l’on trouve dans tous les produits de nettoyage et même les shampoings…), passons des montagnes de toutes les couleurs dues aux fortes concentrations de fer, cuivre, soufre, cobalt, manganèse…, ne cessons de nous exclamer dans le 4X4 comme des enfants pour arriver les premiers, vers 11h du matin, à la Laguna Verde… 

Laguna verde Sud-Lipez Bolivie OlympiaOnBoard
La Laguna Verde

Notre guide et chauffeur ont bien calculé leur coup : ils ont mis les bouchées doubles pour que l’on arrive avant les autres 4×4, mais surtout… avant que la magie n’opère…

Sans nous expliquer ce qu’il va se passer, ils nous disent de rester attentifs en regardant leurs montres.

Laguna verde Sud-Lipez Bolivie OlympiaOnBoard
Le filet bleu turquoise avance lentement

Le soleil est presque au zénith et tout à coup, tel le carillon qui sort de la pendule de grand-mère, nous voyons apparaître une sorte de filet fluo au bout du lac qui était comme un mirroir. Mais le plus fascinant, c’est que cette bande avance progressivement pour transformer finalement la couleur du lac entier ! C’est en fait le mouvement du soleil qui en se déplaçant crée un reflet bleu-vert fluo absolument surréaliste.

Laguna verde Sud-Lipez Bolivie OlympiaOnBoard
La lagune à changé de couleur par magie !

D’autres 4X4 sont arrivés et tout le monde regarde la nature opérer en silence… comme un miracle. Nous repartons pour les termes et pendant que nous nous baignons dans une eau à quelques 30°C notre cuisinier Alvarro prépare notre repas, puis nous poursuivons notre ascension pour approcher les 5 000 mètres.

Là, c’est encore une fois la surprise ; le centre de la Terre est venu nous rejoindre au travers des fumerolles, des trous dans la terre pour nous envoyer son haleine de souffre, ses bulles de boue grise, rouge, verte en fusion. Encore un paysage hallucinant !
Nous repartons plus tard pour la Laguna Colorada dont les algues rouges alimentent les flamands roses
Par endroits l’eau est tellement rouge que l’on dirait une mare de sang ! Le soir nous dormons dans un nouvel hostel, aussi simple que le précédent : 4 lits avec 4 couvertures chacun… il faut dire que la nuit ici la température peut descendre jusqu’à -30°C en hiver !!!
Cette journée aura été l’une des plus incroyables de ma vie ; tant de diversité, tant de beauté, il fallait y être pour le croire !

Jour 3 : Un « arbre » de roche sculpté par l’érosion, une lagune blanche entourée de volcans et ses mille flamands, des volcans de 6000 mètres aux sommets enneigés, des lamas, des vigognes, des guanacos, une rencontre avec une perdrix et ses petits, un ñandu (sorte d’autruche), encore de formidables paysages, une lagune Noire dont la légende (une de plus) dit qu’il ne faut pas s’approcher trop près où elle vous engloutit, pour arriver dans l’Hotel de sel où nous allons passer la nuit au bord du désert de sel.
Nous pouvons enfin nous doucher, nous dînons sur une table faite de blocs de sels, tout comme le sont les murs de l’hôtel, les lits, les chaises, les fils électriques eux-mêmes sont couverts de sel !

Dans l'hôtel de sel à Uyuni, Olympia
Dans l’hôtel de sel

Nous allons nous coucher très tôt car le lendemain, ou plutôt au milieu de la nuit, Alvaro viendra frapper à notre porte : les sacs doivent être faits, nous aurons 15mn pour nous brosser les dents et charger les sacs sur le toit du 4X4...

Jour 4 : 4h15 du matin… toc, toc, toc : Alvarro frappe à la porte comme prévu… ni une ni deux, les yeux tous petits nous prenons nos clics et nos clacs et nous voilà en train de foncer à 80 km par heure à la première lueur du jour et pour la première fois, sur un sol lisse, lisse, lisse comme de la glace.
Et l’illusion est parfaite, en une quinzaine de minutes nous atteignons notre objectif : l’Ile aux Cactus, de son vrai nom Incahuasi. Une île en plein milieu de cette étendue de glace de sel couverte de cactus et de coraux morts, témoins d’une ère où tout ceci n’était qu’une mer… sommes-nous en plein rêve ? Pourtant nous sommes bien sains de corps et d’esprit !
 
Nous fonçons comme des dingues jusqu’au sommet de l’île pendant qu’Alvarro prépare notre petit-déjeuner. Endormis, à jeun et fatigués, nous grimpons les marches comme des fous, haletants et crachant nos poumons mais hypnotisés par la vision du soleil qui va sortir de l’horizon de sel. Blottis contre les rochers, la lueur devient peu à peu lumière éblouissante… il fait froid, très froid, mais c’est un lever que nous n’oublierons pas de si tôt… 

Après un petit-déjeuner réconfortant, nous revoilà partis pour 2 heures de jeux photographiques absurdes avec cet horizon blanc.
Cela fait des jours que j’y pense, et qu’ensemble nous faisons des brain-storming dans la voiture pour trouver des idées de photos farfelues… et voilà que pressés par le temps et euphoriques, nous n’arrivons pas à régler nos appareils photos correctement pour arriver à nos fins : obtenir des illusions d’optiques parfaites dues à ce paysage surréaliste ! Quelle frustration !

Enfin, surexcités et à 200 à l’heure, nous n’avons tellement pas profité du lieu que nous supplions Roman notre chauffeur de nous arrêter quelques kilomètres plus loin, au milieu du désert de sel, pour nous coucher et savourer pour de bon cet instant.
Pendant une quinzaine de minutes, dos au sel et face au ciel, puis face contre sel, j’embrasse la Terre de tout mon corps pour la Remercier, car oui, j’ai vraiment l’impression d’embrasser notre grosse planète bleue (enfin là pour le coup blanche) tellement on voit loin.

La journée se termine par une visite du cimetière des trains, en plein milieu du désert… envahi par les sacs plastiques soufflés par le vent dans ce trou perdu. Des tornades de sable se forment sous nos yeux entre les wagons du début du siècle abandonnés…, encore un lieu surréaliste et plein d’histoire. 

Nous terminons notre journée sous la toile de tente d’un restaurant à l’allure de cantine de camionneurs avec d’énormes baffles qui nous envoient de la cumbia Bolivienne « IN » dans la tête pendant les 4 heures d’attente de notre bus pour Potosi. Nos têtes explosent !

Nous en avons pris tellement plein les yeux, la tête et le corps, que nous sommes tous les quatre pris d’un coup de déprime. C’est l’heure de nous quitter et la redescente sur Terre est difficile.
Mais les souvenirs sont bel et bien là, à jamais.

Pour voir plus photos, cliquez ici : Sud-Lipez et Salar d’Uyuni

Mes conseils pour l’excursion à Uyuni et Sud-Lipez

Cette excursion vous permettra de voir des paysages d’une beauté irréelle et surréaliste dans des conditions souvent extrêmes. Je conseille vivement l’excursion de 3 jours minimum car elle permet d’entrer vraiment au cœur de cette région époustouflante. Vous dormirez probablement dans un hôtel fait entièrement de sel, c’est une expérience unique qui, comme le reste de l’aventure restera marquée dans votre mémoire pour le reste de votre vie.

Il faut toutefois être conscient que c’est une excursion qui peut-être physiquement très éprouvante ; le parcours en 4×4 est déconseillé aux personnes soufrant de douleurs de dos ou cervicales car on ne roule pratiquement que sur de la piste. Il est également déconseillé de faire cette excursion si vous êtes fatigué ou en mauvaise santé ; vous serez au milieu de nulle part et si vous êtes indisposés par l’altitude l’aventure devenir très pénible.

Vous pouvez réserver votre excursion dès maintenant ici, ou bien voir sur place sans oublier que selon les saisons, les groupes peuvent se remplir rapidement.

4 réflexions sur “BOLIVIE : VOYAGE DANS LE SUD-LIPEZ”

  1. Bonjour,

    Moi et une amie partons pour un long voyage autour du monde debut mars et commencons par l'Amerique du sud. Aprés le Chili nous passons par le salar de Uyuni. J'ai visité votre blog, que je trouve super au passage, et j'ai vu que vous aviez fait Uyuni. Auriez vous une compagnie à me conseiller pour aller las bas? ainsi qu'a Atacama au chili si vous avait fait. merci pour votre reponse. Vos photos sont super!!

    Florent.

  2. Hola Florent !

    Très flattée de ce message et de pouvoir vous conseiller.

    Pour UYUNI, pour ma part je suis partie depuis TUPIZA, un peu après la fontière avec l'Argentine. J'ai dormi à l'Hostel VALLE HERMOSO que tu trouveras facilement car la ville est petite. Ils ont eux-mêmes leur agence pour les excursions, et à vrai dire, j'ai lu dans tous les guides et les forums qu'il faut se méfier, checker les prestations, les assurances, que le 4X4 dispose bien d'une radio, d'une ou 2 roues de secours (eh oui, une panne en plein désert c'est vite arrivé quand tu vois à la vitesse à laquelle on roule et l'état des pistes…), mais en fait, bullshit, c'est vraiment difficile de vérifier tout cela avant de partir… ils peuvent te raconter ce qu'ils veulent et va vérifier… bref, c'est un peu la loterie… c'est pareil pour le guide et la cuisinière qui vous emmèneront… tu peux tomber sur des super-cool comme des boliviens très fermés (ce qui est généralement le cas, c'est leur tempérament et il faut l'accepter). Alors, essaye au moins de savoir avec qui tu pars (en général 4 personnes)… tu vas passer 4 jours 24h/24 avec eux alors autant que l'ambiance soit sympa !…
    Pour le reste… les paysages et le circuit sont tellement époustouflants que ça vaut de toute façon le coup, il faut rester ZENNN en toutes occasions ! Par exemple nous avons failli être refoulés à l'entrée du parc national par les gardes parce que notre agence ne s'était pas acquittée des licences nécessaires (après avoir « juste » parcouru plus de 300 bornes en 1 journée 1/2..). mes compagnons de voyage flippaient, je leur ai dit que les gardes n'allaient pas nous laisser là comme ça… les négociations entre le chauffeur et les gardes ont duré 2 bonnes heures, et nous avons fini par passer la barrière du parc… ouf !
    Donc pas grand conseil à te donner sinon de rester cool et d'en profiter au maximum !!!

    Pour Atacama, j'aurai rêvé d'y aller mais vois-tu on ne peut pas tout faire, je le garde néanmoins en tête pour une prochaine fois. Oui, il y aura sans nul doute une prochaine fois !

    Bon voyage et n'hésite pas si tu as d'autres questions 😉

    Olympia

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