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Retour vers le passé de Las Galeras

⏱ Temps de lecture : 3 minutes

Ne dites pas à ma mère*…

Qu’à Las Galeras on roule en moto-concho sans casque, à 3, 4 voire 5 personnes sur la même moto (enfants compris), qu’on prend des guaguas qui roulent la portière ouverte, que les ceintures de sécurité n’existent plus depuis longtemps, que le chlore et l’ammoniaque sont vendus au colmado dans des bouteilles de rhum recyclées qui traînent sur les rayons du bas (à hauteur de main d’enfant) et que ça n’est pas marqué dessus, que les dates de péremption n’existent pas, que les frigos s’arrêtent plusieurs fois par jour à cause des coupures d’électricité et que poulet, viande de porc et autres surgelés s’y côtoient allègrement sans emballage, que les chats, les araignées et les cafards y font aussi leurs courses, que les prix ne sont pas marqués, que les gars de la rue sont armés, que les autres se baladent avec une machette à la main, que « les mineurs, la drogue et les armes » sont interdits dans les discothèques (si si, Rambo est là pour veiller !), que les habitants sont régulièrement volés, braqués ou séquestrés  chez eux, que la police est corrompue (quelle police ?), que sorti de la rue principale, les chemins ne sont pas éclairés, que les serenos qui gardent certaines maisons ou rues ont 60 ans passés et n’ont probablement jamais tiré avec leur arme rouillée, que le soir on peut voir des mygales géantes ou des cacatas sur le mur de pierres qui va vers playita, qu’ici on explique qu’untel est mort comme on raconterait qu’il a eu la grippe, qu’une piqûre de mille-pieds peut vous envoyer 3 pieds sous terre, que la marijuana, la cocaïne et le crack sont consommés par de nombreux habitants, que l’alcool est moins cher que la plupart des boissons, que la musique dans les discothèques dépasse largement le seuil de la tolérance, que les bouteilles d’eau (l’eau courante n’est évidemment pas potable) sont parfois frelatées et qu’on peut passer un vrai sale moment avec une gorgée de cette eau insalubre, que des boas peuvent tomber des arbres, qu’il ne faut jamais rester sous un cocotier, surtout s’il y a du vent, que les bateaux vous emmènent sur d’autres plages sans respecter les normes de

sécurité, que les gens jettent les déchets dans leur jardin puis les brûlent parce qu’ici il n’y a pas de ramassage d’ordure et que c’est pour cela qu’on voit autant de vautours ou plutôt de charognards planer au-dessus des maisons, qu’il n’y a pas de poubelles dans la rue alors on jette tout par terre, que les plages sauvages ne sont pas nettoyées puisqu’elles sont « sauvages » et que la mer y dépose tous ses rebuts, qu’on peut se retrouver seule, absolument seule sur une plage de 5 kilomètres de long déserte à 9h du matin, qu’on vend l’essence sur le bord de la route, mais au Litre dans des bouteilles de bière recyclées et posées sur une table en bois, qu’on achète la viande « à la découpe » à même le sol sur une planche,   … que les gens sont de café au lait à noirs et qu’ils sont vraiment beaux, qu’ils sont malgré toute cette misère souriants et même drôles, que le pays est magnifique et qu’il fait bon y revenir, que beaucoup de gens sont venus ici une fois et n’ont jamais cessé d’y revenir, on parle de magnétisme, qu’ont dit que c’est la plus belle partie de l’île et qu’on y voit les baleines s’y reproduire 3 mois par an… mais ne le dites pas à ma mère, oh non, ne lui dites pas où elle s’inquiéterait pour de bon…

*NOTE IMPORTANTE : j’ai écrit cet article en 2012 en y mêlant des souvenirs de mon premier séjour à Las Galeras datant de 2002. En vingt ans, pas mal de choses ont changé, notamment en termes de sécurité et d’hygiène. Il y à même une caisse électronique au colmado, la route a été goudronnée depuis un bon moment, …
Venez-vite avant que Las Galeras n’ait trop changé !

6 réflexions sur “Retour vers le passé de Las Galeras”

  1. Salut Cocotte !!

    J'viens d'lire « ne dites pas à ma reum' »
    Hi, C drôle !!
    Surtout vu d'ici le C… dans la soie.
    C'est vraiment sympa de te lire (belle plume d'ailleurs!) et de blog trotter avec toi.
    Souvent j'utilise Skype ou FB pour papoter avec les potos qui sont à TataOUin' les orties, genre Mexique, Chili…mon cousin à Dakar…Mais je sais tjrs où ils sont à l'instant T où je leur parle, tandis que lorsque je te lis, ou que je vois le petit point vers s'allumer sur FB, là, Ha AAAAH?! C majik !! A n'importe quelle hre du jour ou d'la night, instantanément je ????.
    Tu vois? C'est cool quoi !!
    Alors take care bien sur quand mm, bonne année (évidement), et un GROS GROS GROS ENORME BIBOU !!!

    Ps : « le temps mène la vie dure à ceux qui veulent le tuer » (Rostand père je crois)

    Re Ps : Une pensée à toutes mes Copines Dindes qui seront bien fourrées (elles) ce soir !!

    Peace.

    Wil.

  2. Oui Olympia, je suis de temps à autre ton Blog, et je te promets que je ne dirai rien à ta mère du coin de paradis que tu nous as décrit. J'ai adoré ta plume ! Tu m'as franchement fait rêver et donner envie de prendre mon sac à dos et de plaquer ma petite vie Parisienne (Et Dieu sait que j'adore cette ville !).
    En tout cas, la prochaine fois que j'organiserai mes vacances, je mettrai les voiles vers Las Galeras et j'apporterai dans mes affaires de voyage ton récit qui me servira de « Guide du Routard ».
    Besos y hasta pronto !
    Nelson

  3. Quelle épopée ! Changement d'air assuré tout au long du périple !
    De quoi faire un reset dans sa vie, de repartir sur de bonnes bases, d'arrêter les comportements stupides et addictifs comme fumer et revenir la tête pleine d'images et le corps sain.
    Chiche !?
    Pénélope.

  4. Ta plume (ou ton clavier 🙂 nous immerge a 200%, ca fait du bien apres une journee de boulot, et oui certains travaillent de temps en temp.

    Comment as-tu trouve ce bout de terre qui semble authentique et magnifique ? ….. en fait, je prefere pas savoir……

    Vivement tes prochains articles !!!
    Encore merci…
    Un fan dans le meme fuseau horaire… ou presque 😉

  5. Tu dis que des vérités très bien écrites. Nous avons passés quelques années à Las galeras à la même époque et c'est vrai c'est un paradis. Les personnes que tu as connus c'est les mêmes que les nôtres. Las galeras que du bonheur.

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