iceberg patagonie blog voyages

Voyage en Patagonie chilienne et Argentine

⏱ Temps de lecture : 7 minutes

Dans cet article je reviens sur le chapitre « Patagonie » de mon tour du monde commencé à Buenos-Aires, en Argentine.
Je viens de quitter cette région du sud de l’Argentine et du Chili et je m’apprête à remonter la fabuleuse route 40 qui longe les Andes par l’Argentine en direction de la Bolivie.

Ces 3 dernières semaines ont été riches et intenses, tant par les excursions qui m’on permis de voir des paysages à couper le souffle, mais également en rencontres mémorables. Bien que voyageant seule, j’ai pu me lier d’amitié avec d’autres voyageurs tout au long du parcours, des connaissances qui pourraient bien devenir des amitiés au long terme.

Flashback sur les 3 dernières semaines

Jeudi 3 novembre 2011, 17h30. Ça fait déjà 4 heures que nous roulons en direction de Mendoza, 1 400 km plus au nord de El Bolsón que j’ai quitté en début d’après-midi à bord d’un super autocar Andesmar (coût du billet : 510 pesos ARS soit env. 100 €).
J’ai une « cama » un lit donc, qui est en fait un siège de la largeur d’un siège d’avion 1ère classe qui s’incline à 140°. Le vrai « lit » s’appelle en fait « Super Cama » et passe à 180° pour seulement 30 pesos de plus, mais il n’y en a que 6 dans le bus et ils sont évidemment pris d’assaut par les premiers passagers qui effectuent leur réservation. Bon, pas grave, je suis tout au bout du bus avec un siège unique, j’ai déjà installé ma « maison » pour 19 heures telle une petite marmotte.  

J’ai passé les 2 premières heures à photographier le paysage. Le départ d’El Bolsón est grandiose. Petite ville hippie nichée entre les montagnes, je viens d’y passer 2 jours vraiment très agréables à La Camorra, hostel tenu par Cris et Nico, un couple vraiment super sympa, accueillant et chaleureux.
Hier soir on a fait un « asado » (grillade) pour les 10 convives,  (coût du repas : moins de 6 € par personne pour se gaver de bonne viande argentine, salade et vin) et coup de bol, pour la première fois je me suis retrouvée pendant 2 nuits toute seule dans une chambre, c’est quand même bien agréable de ne pas être réveillée par untel qui rentre à 2h du matin (sur la pointe des pieds mais quand même) ou le bip bip de untelle à 6h qui doit partir prendre son bus… J’ai pu m’étaler et laisser traîner mes affaires sans avoir à penser à mettre les objets de valeur dans le locker à chaque fois que je sors de la chambre. A propos, l’autre jour j’écoutais le chauffeur du bus discuter avec un passager qu’il connaissait. Ils se moquaient des touristes paranos qui ne lâchaient pas leurs affaires des yeux jusqu’à ce que la porte du compartiment à bagages soit bien fermée… c’est vrai qu’on a tendance à ne pas lâcher la pression même quand on est dans un coin plus tranquille et à priori plus sûr. Mais c’est plutôt une question d’habitude en fait.

Le 20 octobre je me suis envolée d’Iguazú pour El Calafate où j’ai pu découvrir le fabuleux glacier Perito Moreno. Là aussi, les rencontres brèves mais intenses promettent déjà de vrais amitiés au long terme.

De Claudia l’argentine qui m’a prise par la main du moment où l’on s’est rencontrées (et qui à son tour à rencontré l’homme de sa vie le soir même) à Sebastian qui m’a offert la carte routière de l’Argentine et aidée à préparer mon itinéraire, mon séjour à El Calafate m’a enivrée… le bleu du glacier et le vent m’ont retourné la tête.

PATAGONIE : L’EXPÉRIENCE NAVIMAG

C’est en préparant l’itinéraire de mon tour du monde que j’ai décidé de faire une incursion en Patagonie chilienne. Plutôt que de prendre l’avion ou la route pour rejoindre El Calafate (au sud de l’Argentine) à Bariloche, 1500 kilomètres plus au nord, j’ai choisi de tenter l’expérience « Navimag » ; un ferry qui longe la côte chilienne par la mer entre les fjords pendant 4 jours et 3 nuits.
Le Navimag, ce n’est pas un bateau de croisière, mais l’opportunité de partager pendant quelques jours le quotidien des marins d’un ferry qui transporte des marchandises et -quelques personnes- dans des coins paumés de la Patagonie.
C’est un voyage lent avec un confort relativement sommaire pour les voyageurs adeptes du « slow-travel », c’est un voyage de contemplation qui vous incite à la méditation et à la déconnexion.

Voyage dans les fjords de Patagonie

Je suis partie d’El Calafate le 23 oct. pour Puerto Natales qui se trouve au Chili sur la même latitude. Comme l’embarquement du Ferry Navimag n’avait lieu le lendemain qu’à 21h, j’ai pu profiter de cette nouvelle journée pour aller visiter le Parc National Torres del Paine, avec ses tours de granit de plus de 2 000 mètres, sa faune, sa flore et ses icebergs sur le lac Grey. Jusque là, mes journées ont été tellement denses et impressionnantes que je me demandais jusqu’où ça pouvait aller. Chaque jour je m’étais pris une gigantesque claque et je me disais que je touchais le ciel. Le lendemain 24 octobre vers 6h30 du matin le ferry Navimag a largué les amarres pour commencer la remontée des canaux de la patagonie chilienne, 3 jours complets où je ne pensais rien faire d’autre qu’admirer les fjords défiler  à bord et bâbord de notre navire
 
Lors de notre départ le vent était très violent, aussi, le capitaine nous avait prévenus que nous serions probablement forcés d’attendre à l’embouchure du golfe (durant la nuit suivante) que le vent se calme pour pouvoir passer le golfe de Penas en plein mer.  Il nous a raconté que qu’il était déjà arrivé qu’il faille attendre plus de 12 heures, et parfois même qu’il avait fallu rebrousser chemin… Comme par magie lorsque nous nous sommes réveillés le lendemain matin, nous naviguions déjà en pleine mer dans un tangage relativement supportable, et toutefois suffisamment perceptible pour sentir qu’on vivait bien l’aventure.
 
Le 3ème jour c’est un soleil radieux qui nous a accompagnés toute la journée de nouveau à travers les fjords, et les rencontres que j’ai faites sur ce ferry resteront aussi mémorables que le paysage. Cet infirmier de 21 ans qui vit avec 3 autres militaires sur l’île qu’il appelle « La Isla de la Fantasia » face à Puerto Eden dont le nom évoque le paradis perdu : un village de pêcheurs qui n’est accessible par bateau et ravitaillé non pas par les corbeaux, mais par le Navimag qui passe 2 fois par semaine (si tout va bien). Pas de route, pas d’électricité, par d’internet, pas de Facebook, pas de téléphone, pas d’Iphone, pas de GPS, pas d’applis « fun », pas de SAV d’Omar et Fred, pas de Zapping, pas de Nouveaux Explos… 

Les Selk’nam de la Patagonie chilienne

Non, les explos viennent directement à eux, aussi pour voir les 2 derniers descendants les Yagan  (ou Selk’nam), indigènes qui vivaient autrefois dans cette région de la Patagonie et dont les photos des rituels (HAINA) m’ont fascinée. Longue et passionnante conversation avec Javier qui me racontait ses 3 mois passés sur cette île, à jouer les médecin pour tout le village, le responsable logistique et je ne sais quoi d’autre. Coupé de tout mais parfaitement connecté puisque à l’inverse de leurs voisins d’en face, nos 4 îliens faisant partie de l’armée, ils ont TOUT ce qu’il faut de nourriture, internet et téléphone, téléchargement à gogo, informations, le dernier tube de Shakira, du satellite en veux-tu en voilà… et nous voilà amis sur Facebook pour échanger sur nos modes de vie respectifs et la suite de nos aventures… Une mission effectuée auparavant en Haïti l’a fait changer de route ; son ami décapité et l’autre tué par balle par des rebelles lors d’un assaut, lui s’en est tiré de justesse à la puissance de sa course. Trop de déjà vécu pour un si jeune homme…!

Quant à Mike, le « vieil home et la mer » que je regardais fascinée parce que planté pendant des heures sur le pont du bateau avec ses jumelles, sa canne et son appareil photo à braver le froid et le vent (insupportables pour nous plus d’une heure !) pour observer et photographier les mouettes et autres oiseaux migrateurs, je découvris en descendant du bateau qu’il était LE conducteur de la grosse BMW qui était sur le ferry… il effectue son 3ème voyage en Patagonie en MOTO depuis chez lui en Écosse ! A mon grand désespoir, même si nous avons poursuivi notre chemin encore une journée sur terre avec Caithlin la singapourienne à nous gaver de fruits de mer, je n’ai jamais pu écouter les paroles de cet homme -forcement passionnante-s qu’elle semblait boire puisque je ne comprenais pas un mot de son anglais à cause de son accent écossais.

J’aurai aussi eu le plaisir d’échanger avec Francisco le chilien de Santiago que j’avais déjà rencontré à Torres del Paine et que j’avais photographié à plusieurs reprises parce que j’aimais bien sa dégaine avec son bonnet péruvien et sa bouille de nounours, Irlanda l’espagnole et mes autres compagnons de voyage, tous plus hétéroclites les uns que les autres, tous passionnés comme moi de voyages, tous des personnages fascinants. 

Que ce soit à Puerto Montt où nous avons débarqué ou à Puerto Varas, un peu plus au nord, nos chemins se sont tous séparés, chacun à repris sa route en fonction de son objectif ou de ses envies. Rencontres éphémères mais puissantes.

J’ai retrouvé cette fille (de dos) par hasard à Aguas Calientes
au Pérou 2 mois plus tard…!

J’ai la sensation de constamment jouer à ce jeu où chacun doit réciter de mémoire toute l’histoire conçue précédemment par les autres joueurs en ajoutant son bout de phrase. Tous les jours quelqu’un me demande (et vice versa) d’où je viens et où je vais… tous les jours je rajoute un bout d’aventure à celui de la veille, et je réalise que je dois déjà parfois me concentrer pour me souvenir du nom d’un lieu ou de mettre la bonne image sur le bon nom de localité !

Je ne sais pas encore où je dors ce soir, un français rencontré à Bariloche m’a passé le nom d’un hostel qui à l’air sympa, je vais m’y pointer et on verra bien !
 

0 réflexion sur “Voyage en Patagonie chilienne et Argentine”

  1. Mamamiaaaaaa !

    Face à ces rencontres, ces paysages, ces sensations fortes du bout du monde, ces heures seule avec soi-même et la nature, le retour à la vie parisienne va paraitre d'un plan-plan !
    Mais gonflée à bloc !
    😉
    Heureusement, l'été sera proche et les journées seront belles malgré tout, même en France.

    Have a nice trip Oly !

    Un follower séduit par les si belles images que tu partages avec nous…

  2. Merci « Follower Anonyme »… Quel plaisir de partager tout cela et de recevoir tant d'enthousiasme en retour !

    Le retour est encore loin, pour l'instant je regarde devant moi, juste 1 ou 2 pas devant, avec de temps en temps un regard vers le haut de la montagne et le magnifique chemin parcouru derrière moi 🙂

  3. Poulette,

    En te lisant depuis le début, je me demandais par moment où était passé le côté « drôle » pour raconter que je connais de toi. Et puis avançant dans ma lecture j'ai plus ressenti l'aspect poétique . Moi qui n'aimais pas ça, tu m'as accrochée grave.

    Pour en revenir au voyage en lui même et à ce que tu nous en racontes, je dirais qu'en plus de nous faire rêver, imaginer, espérer, il nous amène à « réfléchir » sur nous même, en tout cas moi. Et c'est… marrant.

    Enfin quand même j'ai un « petit » reproche à faire. Petit mais quand même conséquent. C'est que tous ces racontages, toutes ces photages… etc, c'est bien beau mais ça crée de grosses, grosses addictions, voir même dépendances… Parce que moi qui n'étais pas du tout accro à FB, j'y vais maintenant toutes les 30 secondes!!! Je me lève, FB, peut-être qu'Olymp à écrit qq chose. D'accord je suis en retard à mon rdv, mais vérifions d'abord si Olymp n'a rien mis de nouveau. Je suis au taf… C'est « pire » qu'une addiction à la télé-réalité. D'ici à ce que ça devienne un TOC…

    En résumé tu manques Poulette mais tu me fais kiffer grave, alors continue et surtout ENJOY A DONFFFFF !!!!!!!

    XOXO
    Biloute

  4. Guapísima,

    Et oui je suis d'accord avec ta biloute, on devient accro à Olympia on Board, a esas preciosas imágenes, a tus descripciones de cada detalle, de cada encuentro… gracias por compartirlo con nosotros y sigue disfrutando de cada instante y que te quiten lo bailaoooo!!!

    Un besazo desde un París con unas cuantas almas que te echan de menos pero que están contigo allá donde vas 🙂

    Marisa

  5. ‎ »Votre temps est limité, alors ne le gaspillez pas en vivant la vie de quelqu’un d’autre. Évitez d’être piégé par le dogme – c’est-à-dire vivre selon le résultat de la pensée d’autrui. Ne laissez pas votre voix intérieure être noyée par le bruit des opinions des autres. Et plus important que tout, ayez le courage de suivre votre cœur et votre intuition. Ils savent déjà ce que vous voulez réellement devenir. Tout le reste est secondaire. »
    Extrait du discours de Steve Jobs prononcé le 12/06/2005 à l’Université de Stanford.

Laisser un commentaire